Onze novembre : ne jamais humilier le vaincu

L’histoire nous apprend que le ressentiment est souvent plus grand pour une humiliation que pour un préjudice matériel…

Il n’est jamais facile de perdre une bataille et a fortiori la guerre.

L’humiliation ressentie par les Allemands le 11 novembre 1918 a été, en grande partie, à l’origine du déclenchement de la seconde guerre mondiale. L’orgueil des vainqueurs peut être source d’humiliation pour les vaincus et moteur d’une rage de se venger. Gardons-nous de revendiquer nos pseudo-victoires. Bien des horreurs auraient pu être évitées si on s’était abstenu de faire ressentir notre supériorité en admettant que la victoire se joue souvent à peu de chose.

Je suis un grand fan de Monsieur Obama. Juste un peu déçu de son bilan. Mais j’ai apprécié l’homme, son humour et sa volonté de mettre en exergue l’importance du récit que chaque homme peut faire de sa vie. J’ai hâte de lire ses mémoires qui devraient être publiées dans quelques jours. Mais… Monsieur Donald Trump se serait-il présenté à la candidature des primaires républicaines si son prédécesseur ne l’avait humilié lors du dîner des correspondants de 2011? Bien sûr, Barack Obama n’avait pas manqué d’autodérision mais le mal était fait. On connaît la suite.

Les sondages se sont encore trompés. On avait annoncé une nette victoire du camp démocrate mais c’était sans compter sur l’orgueil des républicains (même mécontents du bilan de Donald Trump) qui ne voulaient pas reconnaître qu’ils s’étaient trompés il y a quatre ans. Vraiment les USA sont divisés en deux mondes qui ne se côtoient pas, ne se comprennent pas et ne se connaissent pas. J’ignore modestement si j’ai été manipulé par les médias mais je ne cache pas avoir été soulagé lorsque M. Biden a été reconnu président élu. Et quelle fierté pour sa co-listière.

Ne nous réjouissons pas trop vite. Le « trumpisme » n’est pas mort avec la défaite non assumée du mari de Melania. Ce mouvement n’est pas près de disparaître du paysage américain. Et je crains que ces intuitions ne soient reprises dans pas mal de pays où on joue, non sans risque, avec le populisme et le nationalisme.

Je ne sais pas si les européens se sont intéressés à ces élections pour se changer les idées liées à l’actualité répétitive et anxiogène du Covid. Je ne sais pas si la victoire de Joe Biden et Kamala Harris a été saluée si massivement sur les réseaux sociaux parce que les gens étaient heureux de voir les démocrates reprendre du poil de la bête ou tout simplement pour jubiler de voir Donald Trump devenir un piètre « looser » à son tour.

Mais surtout, évitons l’humiliation. Je n’ai pas envie de revoir ce type dans quatre ans. Je ne suis pas devin. Je ne sais si, en 2024, Donald Trump sera encore de ce monde. S’il sera en prison ou s’il se présentera une nouvelle fois. Evitons les erreurs de l’histoire pour que celle-ci ne se répète pas.

L’humilité épargne les affres de l’humiliation.

Georges Bernanos

Trump risque d’être encore plus dangereux que jamais… Au-delà du respect que m’inspire le sacrifice de nos aïeux en cette journée de commémoration, gageons que nous choisissions résolument la paix dans le monde, dans l’Eglise et dans nos coeurs.

Un commentaire

  1. Elo Permalink

    Justement, j’en parlais hier à la maison. J’ai toujours estimé le président Obama. Alors, je ne le connais pas plus que cela, mais sa façon d’être, de parler…. C’était bien plus rassurant que monsieur Trump !
    Et malheureusement, je crains aussi qu’on n’a pas fini d’entendre parler de Trump…
    Je suis d’accord, un mot important à retenir « PAIX », et un mot à rejeter « HUMILIATION ».
    Paix : qui apporte du bonheur.
    Humiliation : qui détruit.

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