Homélie du 33e dimanche dans l’année A

A celui qui a, on donnera encore mais celui qui n’a rien se verra enlever même ce qu’il a. (Matthieu 25, 14-30)

Cette phrase qui est un jour sortie de la bouche de Jésus sonne un peu faux à nos oreilles très affutées à la notion de justice. Et pourtant… Nous sommes tous riches de notre vocation. Et chacune de nos vocations est assortie d’une grande liberté. Ne croyons pas que notre route est toute tracée. Bien sûr, personne ne s’égare sur une route droite. Mais nous sommes tous sur un chemin sinueux. Il faut l’accepter pour soi et pour les autres. Les possibilités de tourner à droite ou à gauche à chaque carrefour de nos vies sont nombreuses. Il n’y a pas, fort heureusement, un unique sens à notre vie qui nous est donnée. Il y a plein de chemins bucoliques, parfois dangereux mais qui nous permettent de recevoir le reste de notre vie comme un livre aux pages blanches sur lesquelles nous écrivons ce que l’esprit nous inspire, en lien avec nos histoires personnelles et communautaires. Dieu attend de chacun de nous un OUI personnel à sa proposition d’amour : « m’aimes-tu? »

Le Seigneur nous dit que celui qui n’aura pas oeuvré pour le Royaume de Dieu n’entrera pas dans la joie de son Maître. Nous savons que nous ne sommes que les gérants des intérêts de Dieu et que la paresse n’a pas droit de cité. La peur (de Dieu) non plus. Elle ne peut en aucun cas être un prétexte à l’immobilisme.

Tout ce qui n’est pas donné est perdu. Nous ne pouvons garder le trésor de Dieu pour nous. Chaque rencontre doit être occasion de risquer ce trésor pour le faire fructifier. Si nous ne le faisons pas: gare à nous.

Avant même que le monde fut créé, Dieu pensait déjà à moi. Il m’aimait déjà et il voulait me créer. Il espérait fébrilement qu’un jour je réponde « oui » à son appel. Tout ce qui a été créé a été créé pour MOI, car JE suis fils de Dieu. Si je suis fils de Dieu, tu l’es aussi.

Notre vocation personnelle s’inscrit dans le coeur de Dieu, avant même que nous ne soyons nés. Vous l’aurez compris, il ne s’agit pas de déterminisme, où nous n’aurions pas le choix de l’orientation de nos vies. Mais avant la création du monde, Il se penchait déjà, avec une tendresse toute paternelle, sur le rêve en devenir que nous étions; posant son regard d’amour sur chacun de ses enfants en devenir, encore à l’état de rêve; posant son regard d’amour sur la fibre la plus intime de notre être et mettant en chacun un dynamisme de vie capable de regarder vers l’infini, capable de le reconnaître pour qui il est : Dieu, notre Père.

En guise d’illustration musicale de mes propos, n’hésitez pas à cliquer sur le lien suivant:


					

Un commentaire

  1. SERRET Permalink

    Tout à fait, j’ai compris que le vie chrétienne est de ne pas faire ce que je veux mais ce que Dieu veut ; car faire ce que je veux plutôt que ce que Dieu veut, n’est-ce pas précisément ce que, depuis les siècles, on appelle le péché ?
    Le vie chrétienne, c’est grandir en liberté, pas faire ce que l’on te dis. J’ai compris que la sainteté n’est pas l’accomplissement de telle ou telle consigne impérative, ni l’ascension épuisante vers les sommets de la perfection mais l’ alliance et l’amitié avec le Christ, la vie avec Dieu. Comme Dieu est présent en nous, on ne peut plus vivre comme si Dieu n’était pas là.

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