Homélie 2e Dimanche Avent (année B)

Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers.

Luc 3, 4

Pour découvrir les lectures du deuxième dimanche de l’Avent année B (6 décembre 2020) :

https://www.aelf.org/2020-12-06/romain/messe

Sur la chemin de notre vie, le temps a multiplié les bosses et les nids de poule. Il y a des tournants trop brusques et des dénivellations trop raides. Il s’agit donc de redresser, d’aplanir, de réparer voire de repaver ou de réasphalter. Le prophète Isaïe nous invite aujourd’hui à apprécier notre vie pour voir ce qui doit être amélioré ou refait à neuf.

Combler les ravins

Bien sûr, rien ni personne n’empêchera le Seigneur d’arriver jusqu’à nous mais si on peut lui simplifier la tâche, pourquoi pas? Qu’est-ce que nous pourrions changer en nous pour être plus fraternel, plus chrétien, plus humain ? Pierre et Jean-Baptiste appelleraient cela : changer nos coeurs. Il s’agit tout simplement de changer nos habitudes.

L’avent est aussi un temps de désert

Jean s’en va au désert. On sait que le désert peut revêtir plusieurs formes. A côté des grands espaces sablonneux, un désert peut être aussi un « lieu » retiré où les voix extérieures s’estompent et où on réapprend à s’écouter ou à écouter Dieu qui veut nous parler au creux de notre coeur. Pour certains, le confinement que nous vivons peut être un lieu de véritable désert. Dans le brouhaha de nos vies, cela fait parfois du bien de rester un peu en silence pour écouter la voix de l’Amour (Pape François). Cet avent si particulier qui s’est ouvert à nous est, cette année, plus que jamais, une invitation à laisser taire autour de nous toutes ces voix qui nous étouffent, qui nous font peur, qui nous détruisent. A nous de tendre l’oreille vers celui qui susurre aux oreilles de notre coeur: ne crains pas. Je t’aime. Je ne t’abandonnerai pas. J’ai besoin de toi.

Le désert peut être n’importe quel endroit qui nous permet de diminuer le volume des sons discordants. Ils sont nombreux, n’est-ce pas, tous ces bruits intérieurs et extérieurs qui nous agressent de toutes parts. Il suffit d’allumer la télévision pour se sentir moins bien.

Ce n’est pas un luxe que de trouver chacun pour soi son désert. Un environnement qui nous met en position d’écoute, de veille et d’attente. Vraiment, l’avent peut être le temps favorable pour se ménager un espace de désert. Paradoxalement, cela ne sera sans doute jamais aussi simple que cette année. L’avent est un temps d’attente, de préparation et de conversion. Il s’agit de tourner le dos au passé et de miser sur le présent et sur l’avenir. L’avent est l’occasion que l’Eglise nous donne pour changer la vision que nous avons de nous-mêmes pour l’apprécier comme Dieu l’apprécie.

Un virus qui nous fait réfléchir

Le virus qui va s’inviter dans nos crèches de Noël n’est pas une punition de Dieu. Mais il nous fait réfléchir. On porte des masques qui cachent nos inquiétudes mais on respire un peu mieux car la pollution a diminué car l’économie s’est écroulée. Quelles sont donc nos priorités?

Nos relations sont perturbées

Tout semblait être fondé sur la productivité, la rentabilité et la consommation. On courrait derrière je ne sais quoi et voilà qu’un tout petit virus vient compliquer notre frénétique besoin de consommation voire vient le stopper. Nous pouvons acheter nos cadeaux sur internet mais il ne nous sera peut-être pas possible de les offrir nous mêmes à ceux à qui ils sont destinés.

Nos relations sont parfois basées sur la communication virtuelle des réseaux sociaux. Internet nous donne l’illusion de la proximité et de la popularité (Facebook c’est un lieu où on compte beaucoup d’amis mais très peu sur qui on peut vraiment compter) et ce virus nous retire la possibilité de la proximité réelle, physique. On ne peut plus se toucher ou s’embrasser. A une époque où il était devenu banal de regretter le chacun pour soi, le virus nous oblige à penser aussi aux autres. La seule manière de nous en sortir c’est d’espérer la réciprocité. Prendre soin de soi pour prendre soin des autres. L’autre sera peut-être celui qui prendra soin de moi. Le virus nous réapprend à admettre que de chacune de nos actions dépend, non pas uniquement notre propre sort mais aussi le sort des autres, de tous ceux qui nous entourent. Nous dépendons d’eux.

Comment sanctifier le temps qui nous est donné?

Nous avions des emplois du temps qui nous faisaient marcher sur la tête et voilà que l’on retrouve la joie de nous retrouver en famille pendant des jours et des jours. Le temps, une fois perdu sa valeur commerciale, semble se donner à nous d’une toute nouvelle manière. Sait-on encore quoi en faire? Ne tombons pas dans le piège de ne faire qu’espérer faire « comme avant ». Evitons de célébrer le déconfinement (quand il viendra) dans une débauche de surenchère de consommation. Cette réflexion vaut aussi pour l’Eglise. Bien sûr, j’espère le retour de la célébration de l’Eucharistie avec une assemblée digne de ce nom mais ne serait-ce pas urgent d’imaginer d’autres manières de célébrer en famille, en petite communauté Celui qui va naître à Noël.

L’avent pour ne pas faire comme avant

Interrogeons-nous… Que pouvons-nous apprendre de cette petite bête invisible qu’est le virus? Nous avons beaucoup de matière à réflexion et à action. Allons-nous reprendre notre vie comme avant ou bien l’avent pourra être ce temps de désert pour être imaginatif pour l’après?

Seigneur,
Tu ne te lasses pas de nous appeler
à la repentance.
Pour faire du neuf,
nous tournerons nos yeux vers Toi
et nous conformerons nos vies à Ta Volonté,
Toi, le Dieu fidèle à tes Promesses… 

Renouvelle notre intelligence,
donne-nous la patience
pour que,
loin de céder au découragement
si Tu tardes à venir,
nous grandissions dans l’Espérance
de la réalisation de ce que Tu as promis
et attendions fermement
ce ciel nouveau et cette terre nouvelle
où résidera la Justice. 

Tu nous invites dès maintenant
à préparer ton chemin dans nos cœurs,
à Te laisser toute la place… 

O SEIGNEUR JÉSUS,
viens établir Ton Règne de Justice et de Paix
en nous et en chacun de tes enfants…

Béni sois-Tu,
Toi qui nous apportes la consolation
et la Paix… 

D’après Ephata
Préparer Noël en 2020

En Belgique, tout laisse à penser qu’il n’y aura pas de célébration liturgique dans les églises à Noël. Nous vivrons donc ce Noël comme le premier Noël, dans une réelle pauvreté. Mais cela devrait nous stimuler à une plus grande solidarité avec les plus démunis. Soyons créatifs et mêlons-nous aux bergers, les premiers adorateurs de l’Enfant-Dieu. Voici une histoire que je vous partage bien volontiers:

Au fait, avez-vous déjà installé votre crèche à la maison? Voici une chouette petite vidéo…
La véritable histoire de Raoul, le santon…

2 commentaires

  1. Elisabeth Permalink

    trop beau! merci, joyeux noël à vous!

  2. Brohée Permalink

    Merci pour ces messages qui nous font réfléchir et qui nous incite à CHANGER. Aide nous Seigneur à profiter de l’Avent et de l’isolement à cause de la pandémie pour y arriver.

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