Marie, Mère de Dieu

Les lectures du 1er janvier:

https://www.aelf.org/2022-01-01/romain/messe

Invraisemblable vérité

Invraisemblable qu’une femme puisse être mère de Dieu. Les Pères de l’Eglise ont mis du temps pour oser dire un truc pareil tellement c’est inouï, tellement c’est insensé. Qu’une femme puisse mettre au monde, donner au monde Dieu lui-même. La question n’était pas tant la maternité de Marie. Tout le monde était d’accord pour reconnaître que Marie était la mère de Jésus. La question était davantage sur la personne de Jésus lui-même, vrai Dieu et vrai homme.

Jésus, vrai Dieu et vrai homme

Ce n’est pas un homme et un Dieu qui se sont collés ensemble. Ce n’est pas un homme qui s’est transformé en Dieu ou inversement. C’est bien une seule personne dans deux natures différentes. Jésus est UN. On ne peut pas dire que Marie n’ait été la mère que de l’humanité de Jésus car son humanité est liée à sa divinité de manière inséparable. Un peu comme mon âme et mon corps sont liés inséparablement. Ainsi donc, quand on dit que Marie est Mère de Jésus; nécessairement on dit que Marie est Mère de Dieu. C’est vrai que c’est invraisemblable.

L’inouï de l’incarnation

Est-ce plus inouï de penser que Dieu s’est fait suffisamment petit pour être dans le sein d’une femme et de naître comme un nourrisson? C’est le mystère de Noël. Est-ce que c’est plus invraisemblable de penser qu’une femme peut donner naissance à Dieu ? Qui aurait pu inventer un truc pareil? C’est ce qui fait que notre religion tient la route. Aucun humain ne pouvait inventer quelque chose d’aussi fou. Ce mystère d’amour vient bien au-delà de tout ce qu’on peut imaginer. Aucune religion au monde ne peut inventer quelque chose comme ça. Cet inouï dit Dieu lui-même tout entier. Dieu aime les hommes au point qu’il veut naître dans notre nature humaine. Homme parmi les hommes; chair de notre chair. Marie est mère de Jésus. Elle lui donne sa chair. Elle est réellement mère dans tout son être. Elle conçoit Jésus dans la virginité pour bien montrer que c’est l’Esprit-Saint qui engendre en Marie. Elle est Mère de Dieu. C’est la raison pour laquelle c’est si important de maintenir que Marie est vierge. Elle est réellement mère dans tout son être mais elle est, en même temps, vierge en étant mère.

Mystère d’amour

Moi, aujourd’hui, je t’ai engendré dit Dieu le Père à Jésus. Et on vient de lire dans l’Evangile que Marie lui donne son nom le 8e jour comme l’ange le lui avait dit (Tu lui donneras le nom de Jésus). L’ange avait dit la même chose à Joseph car il est le père; père adoptif mais réellement père. Mais Dieu le Père donnera également son nom à Jésus après la Résurrection: c’est la grande hymne de saint Paul.

Il s’est humilié lui-même, se rendant obéissant jusqu’à la mort, même jusqu’à la mort de La Croix. C’est pourquoi Dieu l’a souverainement élevé et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et sous la terre et que toute langue confesse que Jésus-Christ est Seigneur à la gloire de Dieu le Père.

Epitre aux Philippiens 2, 8-11

Il y a donc à la fois Marie, Joseph et Dieu le Père qui lui donnent son nom. Marie est vraiment épouse de l’Esprit-Saint car elle fait oeuvre commune avec Lui.

Ressemblance

Marie contemple son fils dans la crèche. C’est extraordinaire car l’enfant ressemble à sa mère. C’est fascinant car aucun enfant n’a ressemblé à sa mère comme Jésus a ressemblé à sa mère. Il n’a qu’à sa mère à qui ressembler. On dit parfois d’un enfant que c’est tout le portrait de sa mère. Mais cela n’a jamais été aussi vrai que pour Marie et Jésus. Il a les traits de sa mère. On ne peut pas dire : il a les yeux de sa mère et le nez de son père. Ce qui est beau également c’est que Marie se découvre elle-même en contemplant son fils. Elle qui ne s’est jamais regardée elle-même car elle regardait toujours vers le Père; quand elle regarde son enfant elle se découvre elle-même. Elle fait en même temps un acte de foi incroyable. Ce petit enfant à qui elle donne le sein c’est son Dieu. Oui Dieu a fait dans ses couches et Marie, en changeant son nourrisson prenait soin de son Dieu.

Le juste Joseph

Et Joseph contemple Marie qui contemple Jésus. Joseph découvre Jésus en découvrant son épouse. Quel acte de foi pour lui aussi… Il est tout entier saisi par la pureté de Marie. Plus il accueille le dessein de Dieu plus il découvre le mystère insondable de ce qui se passe sous ses yeux. Joseph est un homme juste. Il est ajusté à Dieu. Plus il contemple Jésus plus il est ajusté.

Premiers témoins: des marginaux

Et puis il y a les bergers qui contemplent Joseph et Marie qui contemplent Jésus. Ces hommes frustres sont tout étonnés: eux que la société rejetait, voilà que c’est à eux que les anges sont apparus. Ils découvrent tout comme les anges le leur avaient dit: A ceci vous reconnaitrez le Sauveur, un nouveau-né couché dans une mangeoire. Vous vous rendez compte : le Sauveur sous les traits d’un nourrisson couché dans une mangeoire emmaillotés de langes. Les bergers font l’expérience de Jésus vulnérable, pauvre et rejeté. Un Jésus si proche de leur condition. Un Dieu si proche d’eux. Tant qu’on n’a pas fait l’expérience de Dieu, tant qu’on ne l’a pas rencontré, la foi reste quelque chose de très théorique. Pour les bergers, c’est très concret ce qu’ils voient de leurs yeux. Marie retenait toutes ces choses pour les méditer dans son coeur. Marie c’est cette mémoire vivante; c’est ce coeur transparent qui garde tous les mystères pour les transmettre peu à peu aux apôtres et à ceux à qui elle apprendra à prier. Ce mystère est encore valable pour cette année nouvelle qui commence aujourd’hui.

Bonne année!

Il est vrai qu’après l’année 2020, 2021 a encore été très difficile pour beaucoup de gens. On entend beaucoup: oublions vite ces années. Mais je n’ai aucune envie d’oublier cette année 2021. Il faut, au contraire, reconnaître les traces de Dieu dans cette année qui vient de s’achever. Dieu est toujours présent dans les difficultés et dans les épreuves. Peut-être encore plus qu’en temps normal. Je ne veux oublier ni 2020 ni 2021 car j’ai ressenti, plus que jamais la présence aimante et patiente de Dieu à mes côtés en cette période difficile. J’ai vu combien les hommes étaient capables du meilleur comme du pire. Quand on reconnaît que Dieu est présent dans des étapes importantes de ma vie, c’est plutôt encourageant. J’ai été déçu (mais c’était prévisible) que beaucoup ont voulu faire « comme avant » en reprenant des habitudes qui n’étaient pas toujours bonnes et en abandonnant d’autres habitudes plus constructives. Cette pandémie fait office d’accélérateur de ce qui doit arriver dans le monde et dans l’Eglise.

Voeux

Que souhaiter pour 2022? Honnêtement, je n’en sais rien. Mais à moi comme à nous tous je souhaite un élan nouveau en partant de cette contemplation du mystère de Noël. C’est aussi pour nous le souhait d’un élan missionnaire comme les bergers qui ont raconté ce qu’ils avaient vu et qui chantaient les merveilles de Dieu.

Et pour moi, j’ai envie de me souhaiter de ressembler toujours plus à Marie, la Mère du Sauveur. En regardant Marie, on finit par lui ressembler. Un enfant qui regarde sa mère finit par lui ressembler. Jésus y ressemble à sa mère dès le départ. Mais moi qui suis pécheur, moi qui suis un pauvre type, petit à petit, en regardant Marie, j’apprends à lui ressembler. Elle devient de plus en plus ma Mère. Il faut que cela soit pour moi et pour chacun d’entre nous un désir profond.

Ma mère, mes frères…

Parce que c’est ma vocation de devenir moi-même mère et frère de Dieu. C’est invraisemblable mais c’est Jésus lui même qui l’a dit:

Une foule était assise autour de lui et on lui dit: « Voici que ta mère et tes frères sont là dehors: ils te cherchent. » Mais il leur répond: « Qui est ma mère? Qui sont mes frères? » Et parcourant du regard ceux qui étaient assis en cercle autour de lui, il dit: « Voici ma mère et mes frères. Celui qui fait la volonté de Dieu, celui-là est pour moi un frère, une soeur, une mère. »

Evangile selon Marc 3, 32-35

C’est notre vocation à tous, chrétiens, de mettre au monde Jésus. Je nous souhaite, pour 2022, de donner Jésus au monde, aux bergers d’aujourd’hui. C’est à dire les gens qui ne connaissent Jésus que de nom et qui le découvrent. C’est le Seigneur que le monde attend. C’est à nous de le lui donner. A nous de contempler ce mystère pour pouvoir le lui donner. Depuis que Dieu s’est rapproché de nous, nous ne sommes plus esclaves du péché et du monde, avec toutes ces difficultés. Nous ne sommes même pas esclaves de ce masque et de toutes ces mesures sanitaires, nous sommes fils et donc libres. Nous sommes aimés par Dieu et très aimés même. Bonne et sainte année 2022…