L’Amour de Dieu comme substance de notre vie

Homélie du 2e dimanche de l’Avent (année C)

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https://www.aelf.org/2021-12-05/romain/messe

Ce dimanche et dimanche prochain c’est la figure de Jean-Baptiste qui apparaît dans notre cheminement de préparation à Noël.

En l’an 27, des repères historiques qui invitent à l’humilité

Sept : sept personnes sont citées dans ces deux premiers versets du chapitre 3 de l’évangile de saint Luc, qui rappellent un peu le début de l’évangile de la nuit de Noël quand « parut un édit de l’empereur Auguste, ordonnant de recenser toute la terre – ce premier recensement eut lieu lorsque Quirinius était gouverneur de Syrie » (Lc 2, 1-2).
Sept noms : Tibère l’empereur, Pilate le gouverneur, Hérode le roi, Philippe son frère, Lysanias un autre de ses frères, Hanne et Caïphe les grands prêtres, sept personnes auxquelles s’ajoutent deux autres : Jean le Baptiste et Zacharie son père. Soit un total de 9, signifiant l’attente du 10ème : Jésus le Christ.


 
Qu’est-ce que ces sept noms apportent au récit, sinon des repères historiques, la plupart disparaissent ensuite. Ils ont vécu à la même époque : c’est la raison de leur souvenir. Nous nous situons ainsi les uns les autres, qui vivons à une époque donnée de l’histoire, dans une suite de générations. Un psaume le dit, typique de la sagesse biblique :

L’homme! Ses jours sont comme l’herbe ; comme la fleur des champs, il fleurit: dès que souffle le vent, il n’est plus, même la place où il était l’ignore. Mais l’amour du Seigneur sur ceux qui le craignent est de toujours à toujours et sa justice pour les enfants de leurs enfants, pour ceux qui gardent son alliance et se souviennent d’accomplir ses volontés.

Psaume 102, 15-18

Et saint Pierre le reprend dans le Nouveau Testament :

Toute chair est comme l’herbe, toute sa gloire, comme l’herbe en fleur ; l’herbe se dessèche et la fleur tombe mais la parole du Seigneur demeure pour toujours.

Première Lettre de saint Pierre, chapitre 1, versets 24-25.

Que reste-t-il de ces grands personnages. Peut-être une statue ayant pris la poussière dans la réserve d’un musée mais à part ça… Oui Jean-Baptiste semble faire pâle figure en le comparant aux « grands » du monde de l’époque. Finalement, la préface de la Nativité de Jean le Baptiste dira de lui qu’il est le plus grands des enfants des hommes.
 

Dieu est amour. Celui qui aime est né de Dieu et connaît Dieu

Nous sommes nés de Dieu. Le croyez-vous ? Et croyez vous que nous avons à sortir, par le haut, d’une vision étroite de l’existence réduite à la descendance humaine et l’ascension sociale, pour vivre d’une descendance spirituelle qui s’appelle la Grâce et monter au Ciel dans la Gloire. Descendance humaine et ascension sociale, un foyer et une carrière, ne sauraient masquer la venue parmi nous du Fils de Dieu venu nous emmener avec lui dans la Gloire.

Vous avez dit : « consubstantiel »? KESAKO???

Depuis dimanche dernier, l’Eglise catholique utilise une nouvelle traduction du Missel qui a pour but de rendre les prières de la messe plus proches du texte latin. La modification la plus forte n’est pas la plus réussie qui demande que dans le grand Credo de Nicée Constantinople nous ne disions plus du Christ qu’il est « de même nature de le Père » mais « consubstantiel au Père ». Le Christ est de même substance que le Père.

Quelle différence entre ‘de même nature’ et ‘de même substance’ ?

Les neuf hommes de l’évangile de ce dimanche sont de même nature. On disait jadis de même race, mais les horreurs de l’histoire interdisent d’utiliser ce mot. Espèce humaine n’est guère élégant. Nous sommes de même nature. D’âge et de sexe différent, hommes ou femmes, de générations différentes, jeunes ou anciens, de cultures différentes mais de même nature. On peut donc être de même nature et demeurer différent. Vous l’avez compris, en parlant de « consubstantialité » (de même substance), il y a outre la même nature, la même substance. Notre Dieu Trinité n’est pas la somme de trois dieux différents. Ils ne font qu’un.

Ce n’est pas que la traduction “de même nature” était fausse ; c’est qu’elle était incomplète. Professer la foi de l’Eglise, c’est affirmer que le Fils est “consubstantiel” au Père. Cela désigne donc une unité beaucoup plus forte que le “de même nature”.

Un père et un fils humains sont “de même nature” : ils partagent la même nature humaine, mais ils sont évidemment deux hommes bien distincts. Le Père et le Fils (et, d’ailleurs, le Saint-Esprit aussi), quant à eux, non seulement partagent la même nature divine, mais sont un seul Dieu. Si le Père et le Fils étaient de même nature, mais non consubstantiels, les musulmans auraient raison de croire que les chrétiens sont polythéistes. Mais, c’est faux : nous croyons en un seul Dieu (c’est même comme cela que commence notre profession de foi).

Jésus vient bouleverser notre image de Dieu

Même si Dieu s’est fait homme pour que les hommes sachent qui est Dieu. Aucun d’entre eux n’est Dieu. Des hommes ont douté que Jésus-Christ était Dieu. Il est vrai que notre Dieu a bousculé l’image que nous nous faisions de Dieu. En contemplant le mystère de la Nativité et celui de La Croix, nous apprenons jusqu’où va l’amour de Dieu à notre égard.
 
 J’ai le pouvoir de donner ma vie, dit Jésus, un pouvoir humain, nous pouvons tous donner notre vie. Mais il ajoute : « et de la reprendre ». Cela c’est un pouvoir exclusivement divin. Oui, Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, ce Christ que vous aviez crucifié.

100% homme 100% Dieu

Vrai homme et vrai Dieu, Jésus unit les deux natures humaine et divine, mortelle et éternelle, et il a voulu passer par la mort pour en briser le mur, se donnant à nous pour nous emmener avec lui dans la Gloire. Voilà pourquoi nous venons à la messe recevoir la Parole de Dieu et le Pain de la Vie : l’hostie consacrée est de la substance même de Dieu. Le Corps du Christ : la substance de Dieu ! Amen ! Je le crois !

L’amour du Père est la substance de ma vie

Que signifie ‘préparer le chemin du Seigneur, rendre droits ses sentiers’, sinon vouloir en communiant au Corps du Christ que l’amour du Père soit la substance de notre vie.
 
Le voulons-nous vraiment ? Voulons-nous que l’amour du Père soit la substance de notre vie ? Lui le veut mais nous restons libres…

Bon dimanche