Méditation pour le premier dimanche de l’Avent de l’année A
Les lectures de ce dimanche :
https://www.aelf.org/2022-11-27/romain/messe
Ta prière, c’est ton désir ; si tu désires sans cesse, tu pries sans cesse.
saint Augustin
C’est aujourd’hui le début de la nouvelle année liturgique. Et la liturgie de l’Eglise, au lieu de faire la fête, semble faire grise mine : le vert est remplacé par le violet. Ce n’est pas à cause de la piètre prestation des diables. C’est le violet de l’attente certes, mais aussi le signe de la pénitence. Normalement, il devrait y avoir moins de fleurs et moins de chants. C’est le temps de l’Avent, un temps de préparation pour la célébration de la fête de Noël. On oublie trop souvent quelle fut le déchirement du Fils de quitter la gloire de son ciel pour descendre jusqu’à nous, à l’endroit le plus bas de la Terre. Cela s’appelle la kénose.
Le Christ Jésus, ayant la condition de Dieu, ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu. Mais il s’est anéanti, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes. Reconnu homme à son aspect, il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort, et la mort de la croix.
Philippiens 2, 5b-8
L’Eglise est en fait un peu comme une femme qui vient d’apprendre qu’elle est enceinte. C’est pour elle une grande joie, mais cela n’est rien en comparaison avec le bonheur qu’elle connaîtra quand elle aura donné la vie à son petit enfant. C’est à ce moment-là qu’aura lieu la fête, la grande fête. Mille questions se posent avant cela : la chambre de l’enfant est-elle prête ? Où allons-nous déposer la liste de naissance? La voiture actuelle est-elle assez grande pour le conduire à la crèche ? Et cette crèche, d’ailleurs, il faudra en trouver une pas trop loin. Tout est désormais, pensé, organisé, préparé en vue de cette future naissance.
Et c’est cela, le temps de l’Avent, une invitation à nous rappeler que nous allons connaître un grand événement, la venue du Christ dans notre vie, sur notre terre. Nous avons tellement l’habitude vivre sans le voir que nous risquons d’oublier la place qu’il devrait prendre dans notre vie. Nous connaissons tellement bien cette histoire de Noël qu’on ne s’en émeut presque plus. On est blasé. Nous sommes tellement préoccupés par la guerre, l’inflation, les factures énergétiques que, même si tout cela est grave et important, ce n’est pas l’essentiel. L’essentiel, c’est d’aimer et d’être aimé, et de pouvoir le vivre à tout moment.
Comment faire ?
Dans cet évangile, Jésus nous donne en exemple un maître de maison. Il nous dit que cette personne doit être vigilante, elle doit bien faire son travail et ne pas être endormie si un voleur se présente. Tu es étudiant, étudie. Tu es chef d’entreprise, dirige comme il se doit. Tu es mère au foyer, mets-y tout ton cœur. Chacun de nous avons un travail qui lui est propre et en cette période de l’avent, il faut nous y appliquer, car c’est une manière d’accueillir Jésus dans nos vies. L’avent c’est autant une période de l’année qu’un style de vie.
Il n’y a donc pas que la prière dans la vie, il y a aussi la fraternité. Il y a le froid qui s’installe et l’hiver qui approche. Cela va toucher cruellement des hommes et des femmes, des personnes âgées comme des enfants. Nous pouvons les aider non seulement en donnant un peu d’argent, mais surtout en leur apportant une aide matérielle plus personnelle : un peu d’écoute, une aide concrète, un peu de tendresse. Cette tendresse dont nous avons tellement besoin et que nous recevons quand nous la donnons. Il y a aussi tous ceux et toutes celles qui vont passer les fêtes tout seuls. C’est que ce qu’a fait La Vierge Marie. Quand l’ange la quitta, elle n’est pas restée toute seule à la maison, mais elle est allée chez sa cousine pour l’aider.
C’est cela, le temps de l’Avent, une préparation à Noël afin de partager ce que l’on a de plus précieux dans le cœur : le bonheur de connaître Jésus et de se savoir aimé par lui. C’est quand même autre chose que de se soucier des pseudo promos du Black Friday. Bonne préparation à Noël… Bon temps d’Avent.