Le dimanche de la joie

Quatrième dimanche de Carême, Laetare

Le frère Xavier Gufflet , Petits Frères de l’Évangile évoque en ce dimanche de la joie (Laetare) un aspect peu connu dans la spiritualité de Charles De Foucauld.

A partir du moment où Dieu fait irruption dans la vie de Charles de Foucauld, celui-ci fait l’expérience de la joie qui ne passe pas. On pensait que Charles de Foucauld était quelqu’un de sérieux, une figure d’ascèse, de pénitence et de solitude. « Or, en cherchant un peu plus on s’aperçoit que pour lui la joie est très importante. » Et surtout la joie du « Magnificat », celle de Marie. « Une joie calme, paisible mais profonde » au cœur du mystère de la Visitation.

Charles de Foucauld, c’est l’histoire d’un homme dont la vie n’avait pas de sens. Et qui tout à coup en est venu à être comblé. « Ô mon Dieu, apprenez-moi à trouver toute ma joie à Vous louer », dit-il dans l’une de ses prières. Il a fait l’expérience d’une joie qui transforme tout, sans enlever les « soucis et les angoisses », précise Fr. Xavier Gufflet.

Une joie venue de l’expérience de la tristesse

Charles de Foucauld a fait l’expérience de la tristesse au cours de sa vie. Une tristesse très profonde qui l’a habité notamment à la mort de son grand-père. Probablement le moment le plus difficile qu’il ait vécu, car à l’âge de 20 ans, le jeune Charles était depuis ses 6 ans orphelin de père et de mère. Plus tard, en faisant la relecture de sa vie, il dira que cette tristesse venait de Dieu, comme pour le faire sortir de cette impasse où il se trouvait.

Un parallèle avec l’expérience de la petite Thérèse.

« Belle, si belle que jamais je n’avais rien vu de si beau »
C’est ainsi que Thérèse décrit la statue de la sainte Vierge en mai 1883. Elle est posée sur une commode, près du lit où la petite fille de 11 ans souffre depuis des semaines d’une « étrange maladie » : « Ne trouvant aucun secours sur la terre, la pauvre petite Thérèse s’était aussi tournée vers sa Mère du Ciel, elle la priait de tout son cœur d’avoir enfin pitié d’elle… Tout à coup la Sainte Vierge me parut belle, si belle que jamais je n’avais rien vu de si beau, son visage respirait une bonté et une tendresse ineffable, mais ce qui me pénétra jusqu’au fond de l’âme ce fut le « ravissant sourire de la Ste Vierge ». Alors toutes mes peines s’évanouirent. » (Manuscrit Ms A 30v)

« Ô mon Dieu, apprenez-moi à trouver toute ma joie à Vous louer. »

Une joie paisible. Ce qui est impressionnant chez Charles c’est cette manière de vivre la joie en communion avec les autres. Charles de Foucauld avait cette aptitude particulière de se réjouir du bonheur des autres. De la même façon, lui qui a beaucoup médité sur la Passion du Christ, s’est toujours profondément réjouit de la résurrection du Christ. « Il y a une paix profonde chez Charles au niveau de sa relation avec Dieu.«